Culture et tradition maori

La culture maori, très proche de la culture polynésienne, est extrêmement riche et nous avons eu envie de partager quelques-unes de nos découvertes.

· UN ARCHIPEL PEUPLE TRES RECEMMENT

Les premiers habitants d’Aotearoa (Nouvelle-Zélande), les Polynésiens, arrivèrent de l’Ouest, de la région des îles Cook et de l’archipel de la Société (Polynésie Française), entre le XIIème et le XIIIème siècle. C’étaient des maîtres dans l’art de la navigation et de la voile et ce furent les premiers explorateurs des îles du Pacifique. Le langage, les plantes, les animaux, et les poteries indiquent une origine commune, le peuple Lapita, qui viendrait d’Asie du Sud-Est.

Quand ils partirent à la conquête de la Nouvelle-Zélande, ils emportèrent avec eux des provisions pour leur voyage, mais aussi des animaux et des plantes pour leur fournir de la nourriture sur leur nouvelle terre. Ils implantèrent ainsi la patate douce, le taro, l’igname, la calebasse, et le chien du Pacifique. Ils apportèrent sûrement des noix de coco, des fruits à pain, et des bananes mais ces espèces n’ont pas survécu. Ils avaient aussi dans leur bagage leurs croyances, comme la croyance en des êtres surnaturels, les nombreux enfants de Rangi-Nui et Papatuanuku (le Ciel et la Terre), qui constituent leurs principales déités.

Pour eux, toutes les choses en ce monde, visibles et invisibles, ont un lien avec ces êtres surnaturels. Ce lien est relaté dans la généalogie de chaque maori, ainsi que dans les légendes. Ainsi dans le monde maori, tout est lié, et nous partageons tous une spiritualité commune. Chacun a ainsi une responsabilité pas seulement dans la création de ce qui nous entoure, mais également dans le soin et la protection de notre environnement.

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Le waka qui permit aux Polynésiens de voyager dans tout le Pacifique

· LE TIKI EN NOUVELLE-ZELANDE

Notre cher Tiki a retrouvé quelques amis en Nouvelle-Zélande. Ici aussi, Tiki est le premier ancêtre humain. On trouve de nombreux « heitiki », qui sont des tikis que l’on peut suspendre, habituellement autour du cou. La plupart des heitiki maoris sont faits en jade, ou pour certains en os. Ils sont transmis de génération en génération, portant chacun un nom particulier, et sont bien sûr porteurs du mana (énergie) des ancêtres auxquels ils appartenaient.

· TAPU

Le mot TAPU est souvent traduit par SACRE, mais TAPU est un concept plus complexe. En effet, tous les aspects du monde maori sont divisés en 2 parties, soit TAPU (limité, restreint), soit NOA (illimité, autorisé). Les hommes, les objets, les lieux et les activités peuvent tous être empreints de tapu. Le tapu demande du respect, et peut être dangereux. Il faut le manipuler avec prudence et en connaissance de cause.

L’équilibre entre le tapu et le noa est géré au travers de rituels. Il y a de nombreux rituels pour rendre tapu, ou pour entrer en relation avec quelque chose de tapu ou pour le rendre noa. Il y a ainsi des rituels pour la naissance, la mort, mais aussi pour la construction d’un canoe (waka), les plantations, la pêche, la cueillette, l’éducation, l’apprentissage, la sculpture, le tissage ou le tatouage. Le respect des procédures protège la force vitale des hommes et des ressources naturelles, et assure le succès dans tout ce que l’on entreprend. C’est le tohunga (sorte de sorcier ou chaman) qui est en charge de la conduite des rituels.

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Dans les musées ou certains lieux traditionnels, on trouve toujours de l’eau avec une pierre en son centre. On est invité à s’y « nettoyer » lorsque l’on a été au contact de personnes décédées (ne serait-ce qu’au travers d’une histoire ou d’évocation) en s’aspergeant d’eau, ou au contact d’éléments « tapu », en se lavant les mains afin de retirer le tapu.

· WHENUA, TERRE OU PLACENTA ?

Whenua signifie à la fois la terre et le placenta. Ce double sens témoigne de la croyance Maori que les hommes sont issus de la terre (au sens Terre-Mère, Papatuanuku). La première femme a été sculptée à partir de la terre rouge par Papatuanuku. Son nom était Hine-ahu-one, la femme faite à partir de la terre. Elle donna naissance au premier enfant, Hine-titama, la jeune fille de l’aube.

Le placenta et le cordon ombilical de cette première humaine fut enterré avec un rituel. C’est à l’origine du proverbe maori : « ce qui est donné par la terre, retourne à la terre », dont toute ressemblance avec la version chrétienne «tu es né poussière et tu retourneras poussière » serait fortuite !

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Il existe même un objet dans lequel on peut déposer le placenta et l’ombilic avant de les enterrer !

· TA MOKO, L’ART DU TATOUAGE

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Evidemment pas de Maoris sans tatouage. Pour les Maoris, ce n’est pas une soudaine mode, ni l’expression d’une rébellion rock, ni même une décision stupide prise un soir de fête. Non, le tatouage fait profondément partie de leur culture, et est ici élevé au rang d’art.

Sources : Musée Te Papa (Wellington), Musée d’Auckland, Wikipedia

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