Mongolie – Centre

Cette séparation entre Nord, Centre et Sud nous appartient et ne représente que partiellement la réalité géographique du pays, mais cela nous a permis de nous repérer. Après le Nord, les steppes, parfois la taïga, et ses nombreux cours d’eau, nous avons mis le cap sur les régions du centre, que nous avons trouvées tout aussi spectaculaires.

  • Route vers le lac de Terkhiin Tsagaan

Nous avons eu deux jours de pistes, toujours aussi cahotiques, avant de rejoindre le magnifique Terkkiin Tsaagan ou « grand lac blanc », qui culmine tout de même à 2060m. Il faut vraiment saluer la prouesse des chauffeurs qui, non seulement, se repèrent au milieu de nulle part, mais en plus, font preuve d’une conduite incroyable pour négocier les nids de poule, traversée de torrent et autres ravins creusés par les pluies, le vent, les différents véhicules, et … les animaux.

Pour couper la route en deux, nous avons fait une halte près d’un magnifique petit lac qui nous a permis de randonner un peu et de se délasser les jambes après les heures de pistes.

 

  • Lac de Terkhiin Tsagaan, au sein de la région de l’Arkhangai

Nous avons passé deux nuits sous tente près de ce superbe lac. La balade au coucher du soleil avait même un air de romantisme, entre escalade de rocher pour profiter de la vue, et avancée sur une langue de sable au milieu du lac.

Vous vous doutez que Mathieu a voulu se baigner, et que, malgré la température (finalement plus élevée que celle du Khövsgöl), Charlotte a suivi… Certes, il faut aussi avouer que nous passions quatre jours sous tente, donc sans douche, et cela crée une vraie motivation pour se baigner.

En bon français, l’apéro commençait à manquer, et nous avons trouvé un petit restaurant panoramique désert où nous avons pu nous abreuver de… vodka (seule boisson alccolisée buvable du pays), servie et re-servie par l’un de nos super chauffeurs Ottro. Je ne développerai pas sur les concours de pompes, bras de fer ou séance de danse, mais la soirée fut festive.

 

  • Volcan Horgo, 2240m

Une magnifique journée de randonnée au cœur de la région volcanique, avec l’ascension de 2 cratères impressionnants, mais surtout de marche sur les anciennes coulées de lave, et même quelques découvertes de tunnels de lave.

 

  • Sources chaudes de Tsenkher

Après 4 jours sans douche, l’arrivée aux sources chaudes s’annonçait idyllique et paradisiaque. Il faut croire que ce fut vraiment le cas, car nous en avons même oublié de faire des photos. Vous pouvez donc nous croire sur parole : elles sont chaudes (39° selon l’ordi de plongée), et après 10 jours de pistes, absolument divines.

  • Vallée de l’Orkhon

C’est sûrement le lieu dont nous avions le plus entendu parlé, sachant que nous ne nous étions pas beaucoup renseignés sur notre périple. De fait, c’est un haut-lieu touristique, ce qui va donc avec quelques désagréments : la densité d’habitants au km2 est plus importante, et le nombre de véhicules sur les pistes aussi.

En version française, cela reste la steppe et l’immensité, mais, pour nous, qui arrivions de zones très peu fréquentées, nous avons été surpris de croiser des touristes à plusieurs reprises. Ce que nous avons trouvé extrêmement positif, c’est que c’est un tourisme mongol, et pas uniquement étranger.

Cela dit, nous en comprenons vraiment la raison. La vallée de l’Orkhon est magnifique ! Nous avons pris beaucoup de plaisir à aller jusqu’aux célèbres chutes de l’Orkhon à cheval. Arrivés, un magnifique spectacle nous attendait au fond d’un canyon, où deux rivières se rejoignent : l’une marron de sable et de boue, l’autre d’un bleu translucide. Les chutes sont superbes, et c’est un lieu rafraichissant et apaisant.

Nous sommes ensuite rentrés à pied jusqu’à nos yourtes, et cela nous a permis pendant deux heures de ressentir et de percevoir l’immensité de la steppe, (on a beau marcher à bonne alure, on a toujours l’impression de faire du sur-place) et l’aspect faussement plat, de traverser des passages pierreux qui nous rappellent l’origine volcanique de la vallée de l’Orkhon, et bien sûr de traverser des troupeaux de chèvres, de moutons, de yaks, mais aussi de chevaux, tous en liberté. Quelle liberté !

Pour récupérer de cette magnifique steppade (si, si, ça existe : balade en steppe), nous avons ensuite fini notre après-midi dans la rivière derrière le camp de yourtes. L’eau est toujours aussi fraîche, mais c’est un vrai plaisir. A savoir que les rivières sont sacrées pour les nomades : pas question de se laver dans les rivières, ou de se soulager à proximité. Nous avons donc essayé notre bassine, et nous nous sommes lavés un peu plus loin, mais avec l’eau de la rivière.

 

  • Nuits sous yourte chez l’habitant

Nous avons donc passé deux nuits en yourte chez une famille d’éleveurs dans cette vallée de l’Orkhon, où, malgré cet aspect touristique développé ci-dessus, nous avons pu voir et participer à la traite des yaks, goûter le yaourt de yak, l’aïrag (ou lait de jument fermenté, environ 3°, dont le goût est assez difficile à définir entre petit lait et cidre), mais aussi l’eau-de-vie distillée à partir de yaourt. Un nouveau défi pour Christian !

Nous avons également eu la chance de déguster un barbecue mongol : les morceaux de chèvre sont déposés dans une énorme cocotte, puis sont ajoutées des pierres chaudes (pierres de la rivière d’à côté mises dans le poêle pour les chauffer), et enfin des pommes de terre sont posées sur le dessus. Le tout est couvert, puis posé sur le poêle pour 1h30. La tradition veut qu’à l’ouverture, chaque convive prenne une pierre chaude dans les mains et la passe d’une main à l’autre, cela faciliterait la digestion (et d’après nous, la graisse de chèvre bénéfique pour l’hydratation des mains !)

Nous avons bien sûr testé les pierres et la chèvre, et nous nous sommes régalés de la viande vraiment succulente et dont la cuisson ressemble finalement à un barbecue alors qu’elle est cuite en cocotte, et pour vous rassurer nous n’avons eu aucun problème de digestion… Vous nous direz après les yaourts, crème de yaks, et aïrag, ce n’est pas une petite chèvre qui allait nous mettre à plat.

Evidemment ce que nous retenons de ces moments passés chez l’habitant, c’est le contact que nous avons surtout noué avec les enfants. C’est souvent plus simple d’entrer en relation avec eux car la langue n’est pas une barrière et des jeux peuvent facilement se créer. Ce sont pour nous des moments précieux que nous garderons dans nos cœurs.

 

Vous pouvez poursuivre votre lecture de la Grande Boucle avec l’article sur la Mongolie – Sud.

6 réflexions sur “Mongolie – Centre

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  3. Muriel VIDAL

    Merci pour ce superbe dépaysement, les images sont magnifiques et la lecture de vos textes donne vraiment envie!!! Bonne continuation à vous deux et à bientôt à la lecture de votre périple. Bises Mumu

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