Tranches de vie – Mongolie

Dans cette rubrique, nous souhaitions vous faire partager quelques anecdotes, coutumes, ou habitudes culturelles, qui nous ont amusés ou surpris.

Pour la première fois depuis que nous voyageons, nous avons pris le temps de prendre le temps. Pour la plupart des touristes, 5 jours à UB (Ulaan Baatar pour les initiés) semblent complètement démesurés. Toutefois, nous avons pris beaucoup de plaisir à découvrir cette ville au rythme de ses habitants, c’est-à-dire tranquillement. Enfin tranquillement…, sauf pour la conduite et la traversée des passages piétons!

  • Nous avons enfin trouvé plus nerveux que Mathieu au volant. Il faut savoir que les Mongoles apprennent à utiliser le klaxon lors de la préparation au permis de conduire et cela donne un joyeux brouhaha dans la ville.

DSCN0234

  • En ce qui concerne les piétons, ils ne sont clairement pas prioritaires dans les usages mongoles. Le temps accordé pour traverser un passage piéton est limitée à 20 secondes, ce qui peut être très compliqué selon la taille des carrefours, même pour des sportifs comme nous. Autant dire que certaines personnes ne s’y risquent pas… Nous en avons d’ailleurs conclu qu’il n’y avait ni personnes âgées ou handicapées à UB!? Trêve de plaisanterie, nous n’avons réellement croisé ni l’un, ni l’autre.

 

Quelques autres faits marquants que nous avions envie de partager.

  • La mode végétarienne au pays des éleveurs

Les restaurants végétariens ont fleuri à UB. Nous nous sommes demandé si cela tenait du phénomène de mode pour expats ou d’une vraie tendance de fond dans ce pays profondément carnassier. Apparemment, c’est plutôt la 2ème hypothèse. Les nomades ont bien sûr conservé leur diète hyperprotéinée ancestrale : mouton bouilli en ragout, soupe de mouton, beignet au mouton, ravioli au mouton, tout cela accompagné de produits laitiers (lait de jument ou lait de yacht, plus ou moins transformé…) Cependant les habitants d’UB essaient de développer leur consommation de légumes… Pas aisé dans un pays où poussent essentiellement choux, carottes, oignons, pommes de terre, et surtout où le mode de conservation est un défi. Quelques ONG travaillent sur des projets pour trouver justement des solutions de conservation.

  • La 2ème ville la plus polluée du monde

Ulaan Baatar est considérée comme la 2ème ville la plus polluée au monde, mais cela seulement de novembre à mars. En effet, les conditions extrêmes et la faible proportion de logements avec chauffage central (plus de 2/3 des habitants vivent encore dans des yourtes) ont pour conséquence que les habitants des yourtes brûlent du charbon à tour de bras pour lutter contre le froid extrême. 90% de la fumée d’UB provient des poêles de ces quartiers et UB est donc envahi de particules fines. L’OMS l’aurait classée 2ème ville la plus polluée du monde. Heureusement pour nous, nous y sommes en été…

  • Prendre un bus à UB, c’est possible

DSCN0132Vous savez que nous aimons bien les défis, et notamment tester le réseau de bus dans les villes que nous visitons. A UB, c’est un vrai challenge. Vous trouverez ci-contre le meilleur des cas : un panneau qui donne les numéros de bus. Vous n’y comprenez rien? Nous, non plus… Et les locaux, pas toujours plus, cela nous amène à deux autres sujets : la gentillesse mongole et la langue mongole.

  • La gentillesse mongole

Dès que quelques mongoles nous voient un peu perdu, avec une carte dans les mains, en train d’échouer à lire en cyrillique, il y en a toujours pour nous proposer de l’aide. Dans le meilleur des cas, il parle quelques mots d’anglais, dans le pire des cas, on tente le mime.

Nous avons ainsi pu aller en bus dans quatre endroits différents, et également être ramenés en auto-stop du Naadam (40km d’UB)! Chuka, notre hôte, était épatée par nos prouesses en bus local, plutôt inhabituelles selon elle, le touriste classique préférant le taxi…

  • La langue mongole

Sur ce point, c’est l’échec. On essaie, on y met de la bonne volonté, on répète, et on en arrive toujours au même point : un même mot nous semble toujours prononcé différemment selon la personne. C’est une langue plutôt gutturale, et on peut avoir l’impression qu’ils avalent toutes les syllabes.

– Bonjour : Sain-Bai-Na-UU, d’après la phonétique du Lonely Planet

Selon notre expérience, ce serait plutôt Sanbaino-o

– Merci : Bayar-La-Laa, serait plutôt Baya-Rla

– Au revoir : Bayar-Thai, semble parfois virer au Thèè (Bye…)

Autant dire que l’on ne sera pas bilingue, mais on ne se démoralise pas, et ça les fait toujours sourire de nous entendre tenter de prononcer quelques mots, c’est déjà ça de gagner. En ce qui concerne la lecture, on apprend l’alphabet cyrillique, très très lentement…

  • Les courses, un jeu d’enfant

Il y a des mini-marchés ou Mini-Makt partout, et ouverts à tout heure. Au début, on a du mal à les identifier, mais il suffit de regarder au coin d’une rue, voire légèrement en sous-sol. C’est parfois inattendu, ils sont parfois cachés au bout d’un couloir, mais il ne faut pas oublier qu’ici l’espace dans les bâtiments est très optimisé, influence communiste jusqu’en 1990 tout de même.

  • Une ville en chantier ?

Une de nos surprises à UB, ce sont les chantiers en cours mais qui ne semblent pas avancer. Voici l’une de nos hypothèses, vaguement étayée avec un australien qui travaille dans le domaine. L’hiver étant très rude et très long en Mongolie, l’été sert plutôt à couler le béton, et le reste de la construction est échelonné selon les contraintes climatiques. Quand ce n’est pas le cas, il peut y avoir de petites surprises : des vitres posées en hiver qui éclatent en été. On entend d’ici le père de Mathieu : « oh les c—s, ils ont oublié les joints de dilatation ! »

  • Villes ou steppes?Comme vous l’aurez remarqué, nous avons peu parlé de villes en Mongolie. Il faut savoir qu’en dehors d’Ulaan Baator, qui concentre 1/3 de la population du pays, on ne peut pas vraiment parler d’autres villes. Nous avons cependant traversé quelques villes ou villages dont Erdenet, Mörön, Tsetserleg qui n’avaient que peu d’intérêt, hormis de nous permettre de faire le plein, acheter des provisions pour nos campements, et de temps en temps de trouver un peu de wifi.

    Le seul point à noter concerne la structure des villages : on trouve systématiquement des terrains rectangulaires, tous de la même taille, palissés, avec des maisons en bois dessus dont le contenu correspond en version un peu amélioré à celui d’une yourte. Les toits sont très colorés et donnent un aspect sympathique à ces regroupements au milieu de la steppe. Ces villages sont notamment issus du don par l’état dans les années 1990 de terrain de 27 m sur 35 m, chaque habitant pouvant en bénéficier gratuitement. En réalité, seulement quelques nomades en ont pris possession, mais il y a au moins un terrain avec une maison par famille de nomades, qui permet d’avoir ainsi une adresse et de faire un point de chute familial pour certains enfants nomades scolarisés, qui n’ont, sinon, pas d’autres choix que d’aller en internat. La mise en place de propriété ne concerne que les villes et villages, la steppe appartenant à tout le monde et en cas de conflit entre nomades, cela se règle à l’aimiable.

    L’une des villes dont nous souhaitions parler est tout de même Kharhorin ou Kharkhorum, ancienne capitale mongole. Elle a été fondée en 1220 dans la vallée de l’Orkhon, sur la route de la soie, sous Gengis Khan. Même si Gengis Khan avait comme objectif majeur de maintenir le nomadisme dans son empire et de ne surtout pas fonder de ville, il semblerait avoir eu l’idée d’une capitale à la fin de son règne, mais beaucoup d’historiens l’attribuent plutôt à son fils Ögödei Khan.

  • Les rencontres

C’était un de nos objectifs de voyage. Il y a bien sûr la rencontre des mongoles, mais aussi la rencontre de touristes, ou expatriés, toujours passionnants. On avait juste envie de citer

  • Guillaume, un français qui travaille dans une ONG sur le projet de conservation des légumes
  • David, un australien qui travaille dans la construction
  • Maxime et Sophie, les slow travelers avec lesquels nous avons été au Naadam et qui nous ont initié à plusieurs coutumes mongoles & russes, dont la dégustation du KBAC (KWAS, boisson fermentée légèrement alcoolisée au seigle)
  • Louise, notre collègue Blédiner, avec laquelle nous avons réussi à trinquer en Mongolie, improbable ?!
  • Béa et Martin, ses amis tourdumondistes avec lesquels nous avons partagé quelques sujets de préoccupations, bons plans, ou autres conseils…
  • Et tout le groupe de la grande boucle : François, Magaly, Marie-Noëlle, Rachel, les 2 Cathy, Richard, Raymond, Aléna et nos accompagnateurs : Tsogo, Otro, Tamira et Oyouna.

 

3 réflexions sur “Tranches de vie – Mongolie

Laisser un commentaire