Après notre périple improvisé dans quelques provinces du Nord et forcément très partiel vu l’étendue de la Chine, nous devions rejoindre Xining, ville que nous avions choisie pour notre départ vers le Tibet.
Nous sommes donc repartis pour 17h de train couchettes, et quelques mille kilomètres. En désormais habitués, nous avons tout de suite pris d’assaut les strapontins (2 strapontins pour 6 couchettes sans porte) pour le trajet de jour, tout en rangeant nos pieds toutes les cinq minutes pour les allers et venues incessants des passagers chinois allant fumer leur cigarette entre 2 wagons (sans porte) ou chercher de l’eau bouillie (disponible à peu près partout en Chine), mais aussi pour les nombreux marchands de nourriture arpentant les wagons toutes les 10 minutes (version « chichi beignets chouchou » à la chinoise). Bref, aucune chance de mourir de faim dans un train chinois, ni de dormir profondément d’ailleurs !
Encore une fois, nous étions les seuls étrangers du wagon, ce qui nous a valu à nouveau d’être observés attentivement par la totalité des passagers et plus particulièrement par les enfants. Ce n’était que le début d’ailleurs, car les 5 jours qui ont suivis, nous n’avons croisé que 2 touristes non chinois (alors que nous passons nos journées à visiter des sites plutôt touristiques, quoique…)
Nous avons passé quelques jours plus tranquilles à Xining, à prendre le temps de vivre, de découvrir la ville, de gérer notre départ vers le Tibet, de faire quelques nouveaux tests culinaires, et même de se faire masser…
· Le marché tibetain
Nous avons eu envie de changer un peu de registre, et la perspective de découvrir un marché tibétain nous a plutôt séduite. Il faut savoir que Xining est la capitale du Qinghai.
Le Qinghai (dont la superficie est plus grande que la France !) fait partie de l’Amdo, l’une des trois provinces traditionnelles de l’ancien Tibet. La culture y est donc plus tibétaine que chinoise. A Xining plus particulièrement, nous avons découvert une ville multiculturelle puisqu’on y trouve trois ethnies musulmanes (Hui, Salar, Ouïgour), des Tibétains, et des Han (chinois). Cela nous a donc donné un petit avant-goût de culture tibétaine avant notre traversée vers le Tibet, mais aussi de coexistence pacifique (qui fait du bien) avec les ethnies musulmanes.
On vous passe le désormais habituel défi pour se rendre en bus dans ce lieu pas du tout touristique. Les vendeurs semblaient vraiment éberlués de nous voir déambuler dans ce marché sur quatre étages où les moines bouddhistes (entre autres) viennent faire leurs achats, tenues ou objets bouddhiques. On y trouve statues de bouddha, tenues de moine (du tricot de corps au sac à dos), des drapeaux et moulins de prières, des instruments, des livres tibétains, de la musique religieuse, des tapis et même des tentes ou des yourtes…
Un moment un peu hors du temps dans la capitale du Qinghai.
· LA GRANDE MOSQUEE DE DONGGUAN
Si vous avez lu le passage sur la Grande Mosquée dans l’article Xi’an, vous ne serez pas surpris de découvrir à nouveau une salle de prière musulmane avec une architecture chinoise. Cependant, la mosquée de Dongguan, qui fut bâtie à la fin du XIVème siècle, présente une entrée de style arabe, alors que le reste de la structure est plutôt conçue à la chinoise.
Cette grande mosquée n’est qu’une parmi les 80 que compte Xining (2,2M habitants), mais elle attire plus de 7000 fidèles quotidiennement, 20 000 fidèles pour la prière du vendredi et plus de 200 000 fidèles pour les grandes fêtes musulmanes.
La visite de ce lieu a surtout été pour nous l’opportunité d’échanger avec un fidèle. Une fois n’est pas coutume, il parlait remarquablement anglais. Il nous a demandé quelle était notre perception de la Chine, et nous a aussi encouragé à échanger avec les Chinois sur notre propre culture et notre vision du monde. Très belle rencontre, sur fonds de message de paix et de tolérance…
Mythe the World 