La Grande Muraille

Evidement un incontournable mais avec un grand débat au sein des voyageurs : quel tronçon faut-il aller voir ?

Après de grandes discussions, des recherches approfondies de Mathieu sur le sujet, quelques lectures, nous avons finalement opté pour le tronçon de Gubeikou, l’une des plus éloignée de Pékin, permettant de découvrir la muraille à l’état brut, c’est à dire, en briques des différentes époques de construction et n’ayant pas encore été restaurée sur cette partie. De plus, moins accessible aux touristes car plus éloignée, cette partie semblait beaucoup moins prise d’assaut par les flots humains de touristes (dont nous faisons partie)

Comme vous connaissez maintenant notre goût pour les bus locaux, nous avons également décidé d’y aller en bus pour éviter les hordes touristiques et gérer aussi notre budget. Epopée ambitieuse de 2 bus à la suite, un premier pendant 1h30 et le second à peine plus d’une heure, le tout sans savoir lire un seul idéogramme chinois…

Nous avons le plaisir de vous annoncer que nous avons bien pris les bus, mais que nous n’avons jamais atteint Gubeikou, mais Simathai, encore plus éloigné de Pékin (130km environ) et pas si loin de la cible initiale. Cela étant, ce site s’avéra tout aussi préservé des hordes touristiques et vraiment authentique, avec une belle randonnée de 4h aller-retour pour gravir le haut de la muraille et ses 8 tours de guet.

Pour revenir tout de même un peu sur l’histoire de la Grande Muraille, la construction du mur d’origine a débuté il y a un peu plus de 2000 ans, durant la dynastie Qin (221-207 av J.C), quand l’empereur du même nom unifia la Chine. Des remparts séparés, construits par des royaumes indépendants pour se protéger des nomades furent alors reliés entre eux. Ce travail titanesque nécessita des centaines de milliers d’ouvriers, dont nombre de prisonniers politiques. La particularité de cette muraille outre sa longueur d’origine, (variable selon les sources et les prises en compte des fortifications ou non, de l’orientation de celle-ci – Est-Ouest étant la muraille légitime -, tout le monde s’accorde pour dire qu’elle dépassait les 5000km de longueur) est sa construction qui utilise à merveille les reliefs naturels comme des remparts et donne lieu à des courbes, des lacets, voir même des enroulements de celle-ci.

Ce qui fit le plus de dégâts à la Grande Muraille eut lieu au court du XXème siècle, lorsque Mao Zedong encouragea son utilisation comme source de matériaux de construction à bon compte, ce qui eut pour conséquence l’effondrement de pans entiers du mur, alors sans revêtement de protection. Une fois n’est pas coutume, c’est le tourisme qui la sauva et de nombreux tronçons furent rénovés dans les années 1990. Les sites les plus photogéniques restent ceux de Badaling et de Mutianyu, mais malheureusement plus équipés pour les sensations et le divertissement que pour le côté historique et vibratoire, avec notamment des téléphériques pour y monter et toboggans pour en redescendre, ce qui dans notre vision occidentale attachée à l’histoire et à l’ambiance des lieux est une vraie dichotomie.

Pour nous, gravir cette muraille était un peu comme un rêve d’enfant qui se réalise, une sensation à la fois d’immensité, d’émerveillement, mais aussi d’étonnement, qu’est-il passé par la tête de l’empereur Qin Shi Huangdi, s’est-il dit du jour au lendemain, « tiens, et si je faisais relier les remparts de ces royaumes, cela ferait un super mur de plus de 5000km de long, allez, on commence le chantier demain, en plus j’ai de la main d’œuvre bon marché… ». Notre kif ultime a été de pique-niquer à côté de la dernière tour (la plus haute bien évidemment) avec ce paysage grandiose sur les crêtes avoisinantes, surlignées par la muraille courant à leurs sommets jusqu’à perte de vue telle la colonne de milliers de dragons regroupés pour l’occasion.

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